Trois postes, trois points de vue.

Une interview qui montre l’importance de chaque maillon de l’équipage et que la vision n’est pas la même pour chaque maillon !
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Manu, chef de quart

Hélène, équipière

Hélène, équipière

interview

Pierre, skipper

 

Quel est ton rôle à bord en une phrase?

Manu : Faire du lien entre le skipper et l’équipage

Hélène : Faire partie d’un rouage, au service de la marche du bateau et à l’écoute de tout

Pierre : Heu… En une phrase ? Faire que tout va bien !

Sur quoi te concentres-tu ?

M : Sur la sécurité, que tout le monde soit attaché, à la fatigue, etc.
Sur l’environnement extérieur pour transmettre  les bonnes infos que demande le skipper
Sur la marche du bateau, les angles de vent, les vitesses, etc.

H :  Sur mes manœuvres
Garder la vigilance tout le long du quart
Bien communiquer avec les autres équipiers

P :Trouver l’équilibre entre autonomie des équipes et le contrôle a effectué pour que tout se passe bien à bord dans trois domaines majeurs : sécurité, vie à bord et performance.
Trouver l’équilibre entre la quantité de travail demandée à l’équipage pour être performant, et la quantité acceptable pour ne pas « cuire » l’équipage. Il faut chercher l’équilibre entre fatigue équipage et performance.
Cela implique des choix sur les changements de voiles et les trajectoires.

Comment vis-tu ton rôle ?

M : Plutôt bien, c’est intéressant, ca force à prendre du recul sur la marche du bateau

H : Bien, on apprend tout le temps, et je découvre plein de choses

P : Très bien, même si on a le cerveau qui tourne en permanence tellement les choses sont nombreuses à bord et interagissent. Si on ne coupe pas le cerveau, on modifierait en permanence ce compromis, tellement le nombre de facteurs est important, entre l’humain, l’état du matériel, le vent, le courant, la sécurité, etc.
C’est à la fois passionnant, excitant et épuisant.

Ou passes-tu le plus de temps ?

M : Beaucoup de temps à la barre et sinon sur le pont à observer.

H : Dehors, au rappel et à la barre. J’ai beaucoup le temps de penser, à tout, au millefeuille de la vie.

P : A la table à cartes, à relever toutes les informations du bateau.
Et puis sinon près de la descente, on entend ce qu’il se passe dehors et dedans, cela permet d’avoir un contrôle sur l’ensemble du bateau et aussi de jauger en permanence l’humeur, la fatigue et la motivation de l’équipe, quand elle mange par exemple c’est un bon révélateur.

Est-ce que tu ressens de la pression sur tes épaules ? Sur quel élément principalement ?

M:  Tu te sens responsable si le bateau n’avance pas à la bonne vitesse, si un réglage qui n’est pas fait. Tu te dis que si tu rates un réglage tu aurais dû le voir.
Sur la sécurité. Je veille beaucoup aux déplacements.

H : Non, je ne ressens pas spécialement de pression

P: Oui, il y a de la pression c’est clair, mais c’est normal, c’est de la bonne pression.
Il y a trois points que j’ai tout le temps en tête :
D’abord la sécurité. J’y pense énormément. Que rien n’arrive, à tous ces hommes et femmes, je veux ramener tout le monde à quai, et le bateau aussi.
Ensuite, je pense aussi à un projet entier. Montrer que la diversité est viable, performante. J’ai cela en permanence dans la tête, et oui cela demande tout le temps de chercher un équilibre, et parfois on doute de ses choix, on se demande si on va réussir à la faire monter cette mayonnaise ! Mais c’est ça le job d’un skipper, d’un manager, si on aime pas chercher, si on aime pas faire des choix et les assumer, il ne faut pas faire ces métiers.
Et puis il y a l’envie que chacun ressorte de cette expérience heureux, que chacun des équipiers ait trouvé de belles choses dans cette aventure. C’est tellement important pour moi que chacun vive des choses positives. C’est peut être au final ce qui m’importe le plus, car c’est la réalité immédiate, la réalité de chacun de nous au quotidien, le ressenti, les émotions.

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